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Tout juste arrivée à Montréal de Paris, Amandine Gay est étudiante en sociologie, présentera sous peu son premier long métrage documentaire, a écrit pour Slate.fr, a été comédienne et a travaillé en production. Son parcours unique et diversifié a attiré notre attention.

/ Parles-moi un peu de toi. Que fais-tu dans la vie?

J’ai repris mes études depuis le mois de septembre, à la maîtrise en sociologie. Je travaille présentement sur le sujet de l’adoption, étant moi-même adoptée, c’est réellement important pour moi.

Je suis aussi en train de terminer le montage de mon premier long métrage documentaire. C’est un film sur la réalité des femmes noires francophones en France et en Belgique dans une perspective afro-féministe. J’essaie d’y montrer qu’il peut y avoir plusieurs facettes à une histoire. Dans une communauté blanche par exemple, une femme noire est une femme noire, mais dans une communauté noire, elle peut être plein d’autres choses et ce n’est pas nécessairement l’identité noire qui prévaut. J’ai, de plus, été comédienne et ai travaillé dans le monde de l’audio-visuel pendant 5 ans à Paris. Je m’identifie comme pansexuelle.

/ Comment décrirais-tu ton style?

Mon style est assez fluide et il suit mes humeurs. Lorsque je ne me sens pas bien, j’adopte deux stratégies: soit je porte des couleurs super vives pour m’auto motiver, ou je choisis de ne porter que du noir lorsque je n’ai vraiment pas envie d’aller mieux (rires). À l’adolescence, j’ai essayé plusieurs styles: reggae, hippie, hip-hop… Mais en vieillissant, j’aime avoir un style plus classique, mais avec une pièce plus choc. En arrivant à Paris, mon style s’est « normalisé ». J’ai commencé à porter beaucoup plus de noir, mais avec de touches de doré et quelques gros imprimés.

/ As-tu l’impression que ta façon de te vêtir peut influencer la manière dont tu évolues dans ton domaine?

Oui, bien sûr. Je considère parfois les vêtements comme une forme d’armure. Si je vais à un rendez-vous avec une boîte de production à Paris, par exemple, je vais m’habiller d’une certaine façon. Je vais aller vers des trucs plus classiques et sobres parce que je sais qu’il y a des stéréotypes sur les noirs et du classisme à Paris. Quand j’arrive dans un milieu que je considère hostile, je vais opter pour des vêtements qui me donneront confiance en moi. Je ne me maquille pas au quotidien.

Par contre, lorsque j’ai une réunion professionnelle, je vais me maquiller comme si c’était pour jouer un rôle au théâtre. Inversement, dans le monde de la recherche, je vais choisir des pièces plus colorées. En fait, la façon dont je m’habille varie beaucoup en fonction du but de la rencontre et de l’auditoire en question.

/ As-tu l’impression d’avoir trouvé ton style ou est-ce que tu laisses de la place à une évolution?

Oui mon style va toujours évoluer. Il y a des choses pour lesquelles j’ai hâte d’être plus âgée. Iris Apfel, par exemple, m’inspire beaucoup. Plus je vais être vieille et plus je vais faire des trucs comme ça. Me lâcher et m’amuser avec les vêtements et accessoires. J’aime bien l’idée d’une évolution tout en conservant des trucs qui nous sont chers et qui nous vont bien.

/ Un accessoire dont tu ne peux pas te passer?

C’est très rare que je sorte de chez moi sans bijoux. Des boucles d’oreilles, un collier, une bague. J’aime aussi beaucoup les sacs. Je change souvent les accessoires que je porte afin que ça aille avec le style du moment.

/ Quelles marques de vêtements aimes-tu?

Vivienne Westwood c’est vraiment classe. Quand il y a les soldes, j’aime bien Maje parmi les marques parisiennes. Sinon, Asos, en ligne, c’est très cool et tu peux trouver des trucs pas chers. Pour les bons « basics », Uniqlo est un incontournable. Ce que j’aime quand je fais du shopping à Paris, c’est que comme les gens choisissent les trucs plus sobres, il reste des pièces dont personne ne veut, mais qui me plaisent à moi. Comme par exemple, je viens tout juste de m’acheter un manteau en super solde couleur framboise chez American Vintage.

/ Un endroit mode inspirant dans le monde?

Paris c’est inspirant, mais c’est dommage parce que c’est hyper cher et il y a ce côté très « normé ». C’est frappant que les gens qui y habitent aient accès à tant de vêtements différents, mais que malgré tout, ils sont tous habillés en gris, noir et beige. Le musée Galliera est pour moi super inspirant. L’esthétique de Paris me nourrit chaque fois que j’y suis. Avec toutes les expos, les trucs à voir, j’y ai vraiment fait mon œil.

J’aime bien Rome pour ses costumes trois pièces magnifiques. Si j’avais les moyens, je m’en ferais faire sur mesure.

Au Mali et au Sénégal, il y a des couleurs et imprimés super intenses sur des tissus « wax » et les gens n’ont pas peur de faire des mélanges. J’aime beaucoup cet aspect. Je voudrais y aller pour voir les différents styles.

Finalement, Berlin et Amsterdam sont des villes intéressantes pour moi parce que comme les gens là-bas sont particulièrement grands, ça me permet de trouver plus de trucs à mon goût dans les boutiques vintage.

Cet article fait partie d’une série de portraits pour vous présenter des personnes de la communauté, des visages et leur relation avec la mode. Notre leitmotiv pour cette série : de la diversité, du girlpower & surtout du style.

Par Justine Paquette

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