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Élections fédérales – Retour sur la rencontre politique LGBT

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Lundi, le 5 octobre avait lieu à Montréal une rencontre politique portant spécifiquement sur les enjeux LGBT en présence des candidat/e/s de la circonscription de Laurier-Sainte-Marie. Cet évènement, organisé conjointement par le Conseil Québécois LGBT et par lea Centre Communautaire des Gais et Lesbiennes de Montréal visait à faire connaître les positions des différents partis politiques à l’égard des questions propres à notre communauté. Questions qui sont souvent invisibilisées dans les programmes électoraux et dans les grands débats de société lors des campagnes électorales.

Ce type de rencontre entre les partis politiques fédéraux et la communauté LGBT a déjà eu lieu dans d’autres grands centres urbains du Canada, notamment à Vancouver et à Toronto, au cours des dernières semaines. Par conséquent, c’est devant un auditoire attentif, que quatre des cinq candidat/e/s qui désirent se faire élire pour représenter le Village montréalais au Parlement Canadien, se sont engagés : Hélène Laverdière (NPD), Gilles Duceppe (BQ), Cyrille Giraud (PVC) et Christine Poirier (PLC).

Au début de la rencontre, les candidat/e/s ont bénéficié de quelques minutes pour présenter leurs plateformes et se positionner face à la communauté LGBT. De manière succincte, chacun des candidat/e/s a rappelé son attachement pour le Village et le rayonnement dont il bénéficie sur la scène internationale. La salle a ensuite eu l’occasion d’interroger les candidat/e/s. Voici quelques uns des enjeux sur lesquels les partis politiques présents se sont prononcés et qui sont susceptibles d’avoir un impact sur notre communauté et sur nos vies respectives.

1/ Séropositivité au VIH : enjeux de santé publique ou discrimination.

Mise en contexte:

Au Canada, des personnes vivant avec le VIH ont été déclarées coupables de graves infractions criminelles et condamnées à des peines d’emprisonnement considérables, pour n’avoir pas divulgué leur séropositivité au VIH. Cette mesure du droit criminel est souvent exercée en invoquant la santé publique. Pourtant, les études démontrant l’efficacité du recours à la criminalisation de la non divulgation de la séropositivité au VIH pour prévenir la transmission de l’infection sont rares.

Positions des partis politiques:

C’est sur ce sujet que le malaise des partis politiques a été le plus palpable. Le Bloc Québécois a évoqué la prise en compte des intentions des personnes porteuses du VIH à transmettre le virus pour déterminer l’aspect « criminalisant », alors que les autres partis (NPD, PLC et PV) ont tous affirmé le besoin de financer des études scientifiques sur la question. Néanmoins, personne n’a pris d’engagements pour changer la législation en la matière. Sur cet aspect, il est donc probable que le prochain gouvernement élu, tous partis politiques confondus, n’en fasse pas une priorité en matière de politique publique.

2/ Mise sur pied d’un ministère LGBT au niveau fédéral

Mise en contexte:

À l’instar d’un ministère (ou secrétariat) de la condition féminine, les partis politiques ont été questionné sur la possibilité de mettre sur pied un ministère LGBT au niveau fédéral.

Prise de position des partis politiques:

Tous les partis politiques étaient contre l’idée d’établir un ministère exclusif aux LGBT. Plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier pareille prise de position, notamment la juridiction des provinces, la péréquation ainsi que la transversalité des enjeux LGBT et les défis de les regrouper au sein d’un seul ministère. Sur cet aspect, il y avait consensus. Il n’y aura pas de ministère LGBT dans les années à venir au Canada.

3/ Financement en faveur de notre communauté

Mise en contexte:

Le programme national Sain et Sauf a débuté en novembre 2004 et a été créé pour fournir aux intervenant/e/s jeunesse et aux jeunes de la formation portant sur les services de soutien à l’intention des jeunes LGBTQ partout au Canada. Ce programme a été financé par Santé Canada. En 2013, 65 groupes de soutien inspirés par ce modèle existaient à travers le Canada. C’est un excellent exemple d’un programme national, subventionné par le gouvernement fédéral, qui a aidé des milliers des personnes des minorités sexuelles. Depuis une décennie, il y a très peu de programmes financés par le gouvernement pour aider les minorités sexuelles.

Prise de position des partis politiques:

Tous les partis politiques présents ont dénoncé les coupures du gouvernement Conservateur de Stephen Harper et son impact sur la communauté LGBT, particulièrement sur les jeunes. Ils se sont tous engagés à réinvestir en cas de victoire électorale. De plus, chaque parti était favorable à la mise en place d’une politique nationale (fédérale) pour lutter contre l’homophobie et la transphobie.

Réflexion

Nous invitons les partis politiques qui sont dans la course aux élections fédérales à ne pas oublier de réfléchir aux moyens d’inclure dans leurs plateformes électorales toute catégorie de citoyens désavantagés juridiquement et socialement. Les gains juridiques, dont le mariage pour tous n’est que l’apanage, ne sont pas les voix uniques vers une réelle égalité. À l’heure actuelle, le non-conformisme aux expressions et aux identités de genre est encore l’objet de beaucoup de souffrances pour nombres de québécois/e/s et de canadien/ne/s (LGBT certes, mais pas uniquement). Dans notre démocratie représentative, on devrait pouvoir faire davantage de place à la différence. En ce sens, la campagne électorale fédérale est une vitrine pour parler des enjeux qui touchent la communauté LGBT et la rencontre de lundi soir en est une manifestation intéressante. À seulement une dizaine de jours du vote, il est agréable de constater que pratiquement tous les candidat/e/s de Laurier-Sainte-Marie ont eu le désir de participer à cette initiative citoyenne pour tenter de rejoindre notre communauté sur les enjeux qui affectent notre quotidien. Cela est en soi, une démonstration probante d’un poids électoral de plus en plus important.

Par:

Valérie Lapointe, administratrice du Conseil Québécois LGBT, doctorante à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa et chercheure associée à la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques.

Patricia M. Jean, administratrice du Conseil Québécois LGBT et Directrice générale d’Arc-En-Ciel d’Afrique.

Pour en savoir davantage sur les enjeux LGBT et les positions des différents partis politiques, nous vous invitons à lire l’article du Fugues à l’adresse suivante : http://www.fugues.com/243733-article-les-partis-repondent-a-nos-questions.html

Pour un topo vidéo sur la rencontre politique, nous vous invitons à consulter l’article paru dans le Huffington Post à l’adresse suivante : http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/10/06/elections-federales-homophobie-armee_n_8248602.html

Finalement, nous vous rappelons avec enthousiasme que le Conseil québécois LGBT assume pleinement le leadership dans la défense des droits et des libertés des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles et transgenres d’ici et d’ailleurs. Nous vous invitons évidemment à devenir membre du Conseil, à participer à ses évènements et à nous faire parvenir toutes questions et demandes qui vont dans le sens de sa mission. Suivez-nous sur Facebook et n’hésitez pas à Tweeter avec notre #CQLGBT !

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