Créée en 1982, la Journée de visibilité lesbienne est une journée chargée d’histoire et encore primordiale afin de donner de la visibilité aux femmes LGBTQ+ et de leur offrir des activités diversifiées pour briser l’isolement et célébrer leur diversité.
Entrevue avec Julie Antoine, DG du Réseau des lesbiennes du Québec.
Vous qui l’organisez depuis les dernières années…
Quel serait pour vous un moment des plus marquants que vous avez vécu durant une JVL ?
Julie A: Depuis 3 ans, ce sont les remises de prix. Des moments importants et incontournables, qui mettent de l’avant des personnes extraordinaires! Chaque fois, je suis émue de voir tout le chemin réalisé par ces femmes, tous les sacrifices qu’elles ont fait et tout l’amour qu’elles ont donné à notre cause, pour nos communautés. Pour moi, c’est la force des lesbi qui me marque le plus!
En raison des mesures sanitaires imposées par la pandémie, le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) présente la Journée de visibilité lesbienne (JVL) sous la forme d’un évènement en ligne pour la 2e année consécutive. Avez-vous un événement coup de coeur qu’on ne doit absolument pas manquer ?
Julie A: Tout est un coup de coeur pour moi! L’équipe du RLQ est une équipe de cœur, nous ne travaillons pas sur des projets qui ne nous touchent pas. Si c’est pas un coup de coeur, c’est pas dans le programme ! C’est simple !
3 mots pour décrire les communautés lesbiennes au Québec ?
Julie A: Humble, militante, diversifiée.
Pouvez-nous nous expliquer le concept derrière les portraits présentés depuis deux ans ? Comment avez-vous eu l’idée ?
Julie A: L’idée m’est venue suite à la proposition de l’équipe qui s’occupe de la JVL (Marika Robert et Florence Gagnon) de faire un décompte de 30 jours pour stimuler la Journée de visibilité lesbienne (JVL) en ligne, et ce, en présentant des portraits de femmes LGBTQ+ de nos communautés. J’ai trouvé l’idée excellente! Néanmoins, pour moi, il fallait pousser plus loin, il fallait garder en vie ces portraits. C’est alors que je me suis dit que nous devions pérenniser ces portraits en créant un ouvrage papier. On dit toujours qu’il n’y a pas assez de modèles, donc cet ouvrage regorge de modèles. Les parcours, les implications et les vies de ces femmes de la diversité sexuelle sont incroyables. Elles sont inspirantes !
C’est le mois des Fiertés qui débute (et la JVL se doit d’être un peu festive même en ligne ;)) – quelles sont selon vous le top 3 des chansons lesbiennes ?
Julie A: LOLLLLLL Mécano, une femme avec une femme; pour moi c’est la seule hahaha Mais je ne peux m’empêcher d’ajouter qu’il y a des pionnières et des incontournables, comme Melissa Etheridge, qui militent encore aujourd’hui, ou encore des lesbiennes qui s’illustrent dans la francophonie, comme Safia Nolin (qui fut porte-parole de la JVL!) et qui pourraient également se retrouver dans ce fameux top 3 !
Parlez-nous un peu de l’importance de remettre 2 Prix (Visibilité & Hommage) lors de la JVL ?
Julie A: La Journée de visibilité lesbienne est un évènement festif, mais également un évènement de culture populaire et d’empowermenet pour nos communautés. Pour nous, au RLQ, il était essentiel de promouvoir et de remercier certaines personnes ayant des parcours importants. Trop souvent, les femmes de la diversité sexuelle militent dans l’ombre, sans reconnaissance, et encore aujourd’hui, leurs parcours sont ostracisés. Il était essentiel pour nous de les remercier pour tout ce qu’elles ont fait et la remise de prix est en quelque sorte un remerciement qui dépasse les mots et qui se concrétise en action.
Quel est l’impact que vous voulez obtenir avec la tenue de cet événement annuel ?
Julie A: Je pense que le plus grand impact de la Journée de visibilité lesbienne, tant au niveau politique que social, est de sortir de l’ombre nos communautés, nos enjeux, nos besoins. Nous avons besoin d’être visibles, car si nous sommes vues, nous sommes présentes et nous pouvons ainsi générer des changements sociaux tangibles.
Qu’est-ce que l’avenir réserve à la Journée de visibilité lesbienne ?
Julie A: Notre objectif est de promouvoir la Journée de visibilité lesbienne à un niveau mondial. Qu’elle atteigne des sommets, tout comme la Journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie qui, malheureusement, invisibilise la lesbophobie. Nous devons donc nous même sortir de l’ombre et nous y travaillerons corps et âme, au quotidien.