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Gina Yashere – Fière de son identité plurielle

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L’humoriste Gina Yashere, fille de parents nigériens, est née et a grandi à Londres, en Angleterre. Depuis 2007, elle habite aux États-Unis. Nous avons eu l’opportunité de la rencontrer à Montréal à l’occasion de sa sixième participation au Festival Juste pour rire. Gina est une femme noire, lesbienne qui fait rire à travers le monde et à la télévision depuis maintenant vingt ans. Son « identité plurielle », dont elle est fière, lui permet d’aborder différents sujets et problèmes.

Entrevue

1- J’ai lu que tu avais fait ton « coming out » sur scène en 2009. Comment cela s’est-il passé?

Je n’ai pas fait de coming out en 2009, de ce que je me souvienne!

2- Je crois que c’était lors du festival Dinah Shore?

Oh oui, je suis allée au Dinah. Bien entendu! Mais ce n’était pas vraiment un « coming out ». J’étais simplement devant un auditoire entièrement lesbien, j’en ai donc profité pour parler de mon orientation sexuelle. Ça n’a jamais été un secret, mais je n’en ai jamais beaucoup parlé non plus, car je ne considère pas que ce soit quelque chose à quoi on doit accorder beaucoup d’attention.

3- Est-ce c’est parce que tu ne veux pas en parler ou parce que tu veux que cela soit considéré comme « normal »?

Dans l’industrie du spectacle ou dans la vie, tu te fais souvent associer à tes étiquettes. Particulièrement dans le monde du spectacle, tout le monde essaie de te mettre dans un cadre, une boîte. Étant une femme humoriste noire, j’étais déjà dans deux boîtes différentes. Je ne voulais pas devenir la « lesbienne comique ». Je n’ai donc jamais fait d’histoire avec le fait d’être lesbienne, ou noire, ou femme. Sur scène, je parle de moi, je suis moi. Mais évidemment, avec les années, j’ai déjà couvert plusieurs aspects de ma vie et être lesbienne en fait partie.

Jusqu’en 2009, je n’avais pas trouvé de bonnes blagues à propos de ma sexualité. C’est probablement la seule raison qui explique que je n’en parlais pas. Mais ensuite, j’ai fait le Dinah Shore et les spectatrices désiraient avoir la confirmation que j’étais une des leurs, donc c’est ce que j’ai fait. Maintenant, mon orientation n’est pas un thème principal dans mes spectacles. J’aborde le sujet dans un sketch seulement en reconnaissant que je ne suis pas la femme la plus féminine. Donc présentement, à Montréal, je monte sur scène chaque soir en disant « Oui, vous pouvez déduire par la manière dont je m’habille que je suis probablement lesbienne dans la vie ».

4- Quels sont les sujets que tu abordes souvent?

Un peu de tout. Tout ce qui captive mon attention. Je parle des pays que j’ai visités, de mes parents, de ma famille, d’où je viens, de mon expérience en tant qu’Anglaise vivant aux États-Unis et de mon point de vue en tant « qu’étrangère ». Mes sketchs couvrent tous les aspects de la vie. Ce n’est pas seulement à propos d’une chose. Je ne suis pas une humoriste noire qui ne parle que des races. Je ne suis pas une humoriste lesbienne qui ne parle que des lesbiennes. Je ne suis pas une humoriste anglaise qui ne parle que de l’Angleterre. Je parle de tout. Si je peux rendre quelque chose hilarant et différent, je le fais.

Je suis complètement libre d’aborder tout sujet sur scène, puisque je ne cache rien.

5- Dans ta vie personnelle, trouves-tu parfois compliqué d’être lesbienne? Avec ta famille, ta communauté, tes collègues?

Je suis qui je suis. Je ne me suis jamais cachée. Ma famille a été très réceptive, même ma mère qui n’était pas particulièrement contente lors de mon « coming out ». Mes amis n’ont jamais eu aucun problème avec mon orientation sexuelle non plus. Au travail, je ne l’ai pas dit haut et fort avant longtemps, car je voulais éviter d’être étiquetée. Cela m’a pris plus de temps parce que je me disais : « Oh boy, je leur donne une nouvelle boîte dans laquelle me placer! ». Mais je suis arrivée à un point dans ma carrière où j’ai cessé de m’en préoccuper. « Je suis qui je suis. Prenez-moi comme je suis. Je suis bonne dans ce que je fais, je suis drôle et si vous refusez d’assister à mes spectacles parce que vous n’aimez pas mon mode de vie, c’est probablement mieux que vous n’y soyez pas du tout. Je ne suis pas le genre d’humoriste qui retient ses opinions. »

6- Sais-tu si tu as beaucoup de fans LGBT?

Dans tous mes shows, il y a des spectateurs blancs, noirs, asiatiques, indiens, vieux, jeunes, homosexuels, hétérosexuels, transgenres et c’est ce que j’aime. J’aime être drôle pour tout le monde. Je ne m’adresse pas à quelqu’un en particulier. Mon humour est très inclusif. Tout est beau, tout le monde est à l’aise, et j’aime ça comme ça. C’est donc ce à quoi vous devez vous attendre en assistant à mon spectacle. Tout tourne autour de la liberté et d’être ce que nous sommes. Il n’y a pas beaucoup d’humoristes qui arrivent à attirer une audience si diversifiée. Je ressemble les gens dans le rire et la dérision!

http://www.ginayashere.com/

Par Claire Gaillard
Traduction de Charlotte Vaillancourt

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