Dès l’âge de cinq ans, Emmanuelle Blais aimait le sport, surtout le hockey. Elle a joué au niveau universitaire dans la NCAA et chez les professionnelles avec les Stars et les Canadiennes de Montréal. Elle affirme que le hockey, avec ses hauts et ses bas, a fait d’elle la personne qu’elle est aujourd’hui et lui a enseigné les leçons les plus importantes qu’elle ait apprises : se tailler une place et ne jamais rien tenir pour acquis. Aujourd’hui, elle est la préparatrice physique de l’équipe de Montréal dans la LPHF et la copropriétaire des centres d’entraînement du Club Le Vestiaire, où le conditionnement physique est à la portée de tous.
Parlez-nous de votre entreprise, les centres d’entraînement Club Le Vestiaire.
Nous avons créé des centres de conditionnement physique qui sont des espaces sécuritaires accessibles et inclusifs. La mission du Club Le Vestiaire va bien au-delà des cours de groupe en entraînement fonctionnel : il s’agit d’améliorer la santé globale en se concentrant sur le bien-être physique, psychologique et social des gens par le biais de l’entraînement. Nos gyms sont l’endroit idéal pour tous ceux qui veulent prendre leur santé en main et améliorer leur condition physique. Ils sont des lieux chaleureux et accueillants, sans prétention et propices à la création de liens. Depuis plus de cinq ans, nous façonnons le paysage de l’entraînement fonctionnel au Québec grâce à des formations et des cours novateurs, à des techniques d’entraînement de pointe et à notre implication dans nos communautés.
Les centres d’entraînement peuvent être des endroits intimidants pour beaucoup de gens. Quelles sont les valeurs qui distinguent les vôtres ?
Au Vestiaire, l’amour, le respect, l’acceptation, l’entraide et la bienveillance sont au cœur de nos valeurs. Nous voulons offrir des espaces où nos membres s’entraînent pour optimiser leur santé, adopter de bonnes habitudes, entamer des conversations, s’amuser et s’encourager les uns les autres. Nos gyms sont synonymes d’inclusion et de respect pour tous, afin que nos membres puissent s’épanouir.
Quel impact Le Vestiaire a-t-il eu sur l’industrie ?
Mon partenaire Karim a créé la fédération d’entraînement fonctionnel pour promouvoir la pratique du sport chez les personnes de tous âges, rendre le sport plus accessible et lui donner un volet amateur. Cela a également permis à nos centres d’entraînement d’offrir des programmes sport-études. En dehors de cela, je ne m’attarde pas beaucoup sur notre impact sur l’industrie. Je me concentre plutôt sur les choses positives que nous faisons et qui font une réelle différence dans la vie de nos membres. L’activité physique réduit le risque de maladie, mais elle nous maintient également en meilleure santé mentale. J’aime à penser que nous faisons une différence positive dans la vie de tous les membres qui franchissent nos portes.
Qu’auriez-vous aimé savoir sur l’entrepreneuriat dès le départ ?
Qu’il est important de s’entourer de professionnels dans les domaines où l’on n’est pas expert. Pour nous, c’était la comptabilité et la finance. Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir compter sur des personnes compétentes et de confiance, mais cela n’a pas toujours été le cas. Cela nous aurait évité quelques erreurs !
Quelle est votre plus grande fierté depuis la création du Vestiaire ? Comment souhaitez-vous que vos centres d’entraînement évoluent ?
Lors de la pandémie de COVID-19, nous avons créé l’association Le Club Le Grand V pour réduire les inégalités sociales par le sport. Notre mission est d’initier les adolescents à l’entraînement fonctionnel : ils rejoignent une équipe qui devient un réseau de soutien à un moment critique de leur vie. Notre programme transmet des habitudes saines et des compétences sociales que les adolescents emportent avec eux en dehors du gym. Nous offrons un espace où les jeunes se fixent des objectifs, se dépassent, respectent leurs engagements, suivent des instructions, trouvent du soutien et du respect et développent leur confiance en soi.
Comment votre entreprise reflète-t-elle les valeurs qui sont les plus importantes pour vous ?
Nos gyms, notre personnel et nos services reflètent directement qui nous sommes, Karim et moi. Nous faisons tous deux partie de groupes qui ne sont pas toujours les bienvenus partout. Karim est marocain et musulman. Je suis maman avec une conjointe. Nous sommes très sensibles aux réactions négatives parce que nous les avons vécues nous-mêmes. Dans nos centres d’entraînement, il n’y a donc aucune tolérance à l’égard de la discrimination, quelle qu’elle soit.
Qu’avez-vous appris en tant que femme queer dans le domaine de l’’entraînement physique ?
Il y a très peu de femmes propriétaires de gyms. Souvent, les collaborateurs potentiels préfèrent encore parler à mon partenaire, et non à moi, pour développer un projet. C’est un combat de tous les jours. Mais il est important de se rappeler que les femmes occupent une place essentielle dans l’entrepreneuriat et que nous devons la prendre.
Photographie: Arianne Bergeron