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Les vigiles pour Orlando sont importantes—et nous concernent tous

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À 1h55 dans la chaude nuit du 12 juin, dans un bar gay de Washington D.C., j’ai trinqué avec une poignée d’étrangers beaux et pétillants. Yeux dans les yeux, nous nous sommes fièrement souhaités « Happy Pride! » – un vœu répété et partagé tant de fois, chaque année, depuis mon adolescence.

Alors que nous faisions la fête, elle se terminait à jamais pour nos pairs qui vivaient leurs derniers moments à Orlando.

Dans la nuit du 12 juin, entre 2h et 5h, 49 personnes ont péries sous les coups assassins de l’homophobie, arrachées à leur amis et familles. Plusieurs homophobes – même ceux qui composent avec une homophobie intériorisée, comme le suggèrent les hypothèses avancées à propos du tireur – cherchent à annihiler ce qu’ils perçoivent comme autre, imparfait et faible.

Ma communauté est certainement imparfaite – toutes les communautés le sont – mais elle est loin d’être faible. La vigile de ce soir au Parc de l’espoir n’est pas seulement l’occasion de nous rassembler pour partager notre peine : elle est un lieu où nous tenir debout, où être vus et dénombrés. Les pensées et les prières ne sont plus suffisantes – l’ont-elles déjà été? Que nous appartenions à la communauté LGBTQ+ ou que nous en soyons un allié, il faut marquer sa présence.

Chagrin. Deuil. Colère. Résistance.

Combattre la haine et l’ignorance est une lutte sans relâche.

Depuis les deux dernières années, je suis bénévole pour le GRIS Montréal, un organisme qui vise à démystifier l’homosexualité et la bisexualité au sein des écoles. Depuis peu, le GRIS commence à sensibiliser aussi les aînés, notamment dans les résidences pour personnes âgées qui ne sont pas familières avec les réalités LGBTQ+. L’homophobie n’a pas d’âge et s’infiltre dans différents milieux : en résidence, des aînés retournent dans le placard après avoir vécu une vie ouvertement homosexuelle; dans la rue, deux hommes sont battus pour s’être embrassés; dans les cours d’école, des enfants répètent des mots et des stéréotypes entendus à la maison.

Éduquer les enfants. Aller à la rencontre des aînés. Répéter avec la famille les mêmes conversations sur le respect. Faire remarquer à des étrangers, des connaissances et des amis les termes chargés de sens et blessants qu’ils emploient. Tenir la main de l’être aimé en public. Se rassembler dans un parc à la mémoire de trop nombreuses victimes.

Combattre la haine et l’ignorance est une lutte sans relâche. Elle demande les efforts de tous, et pas seulement ceux de la communauté LGTBQ+. Alliés, nous avons besoin de vous. Manifestez-vous, faites-vous entendre. Nous sommes votre famille, vos amis.

Et quand nous serons tentés de baisser les bras, rappelons-nous Stonewall. Rappelons-nous Matthew Shepard. Rappelons-nous Orlando. Rappelons-nous le chagrin, le deuil, la colère et soyons résistants.

Fierté Montréal, en collaboration avec le collectif Carré Rose, tiendra une veillée pacifique en mémoire des victimes décédées lors de la tuerie survenue au club Pulse à Orlando. L’événement se tiendra ce soir, le 16 juin, à 19 h au Parc de l’espoir, 1294 rue Panet.

Stéphanie Verge est une journaliste travaillant à Montréal. Elle est collaboratrice à l’équipe éditoriale de LSTW.

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