Choisies pour leur approche unique face à l’image de mode, trois photographes femmes nous parlent de leurs débuts en photographie, de leurs inspirations et de leurs projets futurs. Yasmeen Besnier, originaire de Paris, précédemment stagiaire chez L’Éloi et Garance Doré, a une approche intimiste et documentaire face à la photographie. Laura Baldwinson, née à Nanaimo, maîtrise parfaitement la technique et la couleur afin de mettre en valeur les traits uniques de ses modèles. Naomie Tremblay, aussi Naomie Lachine, ne jure que par le film 35mm et s’inspire des textures et des angles du corps.
Présentation, en quelques mots, de ces photographes de la relève.
Entrevues
YASMEEN BESNIER
ÂGE : 23 ANS
ORIGINE : PARIS, FRANCE
1- Parle-nous un peu de toi. Comment as-tu commencé la photo?
J’ai eu mon premier appareil photo le jour de mes 11 ans. C’était un tout petit objet de marque Philips. Par contre, c’est en arrivant à Montréal de Paris, en 2011, avec mon Nikon Reflex que j’ai réalisé mon intérêt pour la photo de mode. J’ai débuté avec des photos pour une boutique vintage où j’aimais beaucoup aller pour faire mon shopping. J’ai par la suite obtenu un stage chez L’Éloi en tant qu’assistante de production et j’ai pu y exercer ma passion en couvrant les « behind the scenes » des shoots qui avaient lieu au studio.
2- Tu travailles avec quel type d’équipement?
J’utilise actuellement le Nikon D7100, avec lequel je fais des vidéos et en parallèle j’exerce l’argentique avec l’Olympus om10. J’achète de temps en temps des appareils photo jetables, et dernièrement j’ai investi dans un jetable qui va sous l’eau, c’était rigolo!
3- Quelles sont tes sources d’inspiration?
Ma grande source d’inspiration est la rue, les visages que j’y croise et surtout, l’architecture. J’adore être à l’extérieur pour travailler avec la lumière naturelle.
4- Quels sont tes photographes favoris?
Le premier photographe qui m’a inspiré et transmis cette passion pour l’image, c’est mon père. J’ai passé beaucoup d’heures de ma courte existence à fouiller dans les moindres recoins de la maison pour trouver des photos qu’il avait faites.
J’aime beaucoup Devyn Galindo pour son univers et son regard qui visent exactement ce à quoi j’aspire en photographie. Pour leur approche du genre et leurs jeux de couleurs, j’idolâtre Brett Lloyd et Jimmy Marble.
En photographie locale, j’aime beaucoup Anouk Lessard. Elle a une approche de la photographie très féminine et raffinée. Mon intérêt est le même pour Naomie Tremblay et Stéphanie Lou.
5- L’hiver dernier, tu as eu la chance d’être stagiaire au sein des studios de Garance Doré à New York. Crois-tu que cette expérience a changé ta manière de travailler et, du fait même, ton processus créatif?
Oui, quelle chance!! Cette expérience a changé ma manière de travailler dans le sens où j’ai beaucoup appris techniquement, surtout sur Photoshop, et aussi à mieux archiver mes images. Concernant le processus créatif, je pense être influencée maintenant par l’esthétique du studio que j’apprécie beaucoup.
6- Tu travailles sur quoi en ce moment?
Je rentre tout juste d’un voyage au Nicaragua, alors je dois retoucher les photos que j’ai prises et il y a du boulot! J’aimerais aussi beaucoup débuter un projet de « street style » en photographiant les visages qui m’inspirent dans la rue. Et finalement, la prochaine étape est de trouver un job en photo 🙂
http://yasmeendiary.tumblr.com/
LAURA BALDWINSON
ÂGE : 22 ANS
ORIGINE : NANAIMO, COLOMBIE BRITANNIQUE
1- Parle-nous un peu de toi. Comment as-tu commencé la photo?
Je suis originaire de Nanaimo en Colombie-Britanique, une petite ville sur l’île de Vancouver où la nature est très présente. En grandissant, je passais beaucoup de temps à l’extérieur. J’ai ainsi appris à accorder de l’importance aux détails qui m’entourent. J’avais treize ans lorsque mon père m’a montré comment fonctionnait sa vieille Pentax K1000. Il m’a acheté quelques films et j’ai commencé à me pratiquer.
2- Tu travailles avec quel type d’équipement?
Je travaille avec une Canon 5D Mark II, alternant entre une 50mm et une 70-200mm. Je ne suis pas quelqu’un qui se fie seulement à son équipement. Je me débrouille avec ce que j’ai sous la main. Je possède également une Vivitar v4000s et une Fuji Instax pour les Polaroids. Je préfère travailler avec la lumière naturelle, mais au besoin, j’emprunte les « alien bees strobe » de mon copain.
3- Quelles sont tes sources d’inspiration?
Les fleurs, les couleurs, les belles personnes dans l’autobus, les traits particuliers, les gens qui portent ce qu’ils veulent quand ils le veulent, les cheveux frisés frisés, et plus encore.
4- Quels sont tes photographes favoris?
Paolo Roversi, Sarah Moon, Richard Avedon, Nick Knight, Steven Meisel, Tim Walker, Peter Lindbergh.
6- En quoi es-tu attirée par la « photographie de beauté »?
Je ne qualifierais pas nécessairement mon travail de « photographie de beauté ». Je ne recherche pas la perfection idéale. Je dirais que je fais plutôt du portrait. Je suis passionnée par les caractéristiques singulières, dépareillées ou la personnalité d’un modèle, peut-être même par son insécurité.
http://www.laurabaldwinsonphoto.com/
NAOMIE TREMBLAY
ÂGE : 26 ANS
ORIGINE : CHICOUTIMI, QUÉBEC
1- Parle-nous un peu de toi. Comment as-tu commencé la photo?
La première fois que j’ai touché un appareil photo, je devais avoir 19 ou 20 ans. C’est mon copain de l’époque qui m’a initié à la photographie. Il avait une bonne caméra et au lieu d’être le sujet constant de ses photos, j’ai décidé de me mettre à sa place: derrière l’objectif. Suite à des cours à l’UQAM qui ont été un vrai challenge, tant au niveau technique que culturel, j’ai eu le goût de me monter un portfolio qui me ressemblerait et donc, qui exploiterait un côté un peu plus artistique et esthétique.
2- Tu travailles avec quel type d’équipement?
Le premier appareil que j’ai acheté et que j’utilise encore, est un vieux Pentax P30T que j’ai trouvé à Paris en 2010 au Marché Saint-Michel. J’ai aussi eu pendant quatre ans une Canon 7D, mais je l’ai finalement vendue parce que j’aime beaucoup mieux travailler l’argentique (98% des photos sur mon site sont produites en 35mm).
3- Quelles sont tes sources d’inspiration?
Quand j’ai arrêté le numérique, les sujets sont devenus plus personnels, plus intimes; le corps et l’aspect anonyme de celui-ci m’intéressent beaucoup. Je suis d’avis que les plis de peau, le motif des poils sur le corps sont tout aussi révélateurs sur le sujet que la sensibilité d’un regard. Aussi, les villes que je visite m’inspirent et l’architecture nourrit mon imaginaire.
4- Quels sont tes photographes favoris?
Au Québec, j’adore Étienne St-Denis, car il a clairement compris quelque chose à la photo. J’aime aussi beaucoup Sara A. Tremblay, une photographe avec une belle sensibilité et une maîtrise de la composition irréprochable. À l’étranger, j’apprécie Michal Pudelka, un photographe polonais qui fait des shootings féminins toujours un peu « creepy » mais magnifiques. Sinon dans les classiques, Richard Avedon pour ses portraits incroyables d’Audrey Hepburn.
5- Tes images ont une touche cinématographique unique. Est-ce que le film/vidéo pourrait être la suite logique pour toi?
Je pense que la touche cinématographique dont tu parles est due en partie au type de film que j’utilise et au choix conscient du temps de la prise de la photo; l’action ne semble jamais totalement complétée… La vidéo m’intéresse, mais je ne pense pas réaliser de projets prochainement… Je ne ferme pas la porte à cet autre aspect de création!
6- Tu travailles sur quoi en ce moment?
Je travaille sur un projet plus personnel qui implique des expositions, de la recherche, ainsi que de la direction artistique. Pour l’instant, je travaille sur la production et la publication d’éditoriaux pour l’automne et je m’occupe aussi du contenu photo pour le blogue Very Joëlle, avec ma bonne amie Joëlle Paquette.
https://www.artbangbang.com/NaomieLachine
Par Justine Paquette