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Rien de plus nice qu’une fille en skate

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Il y a plusieurs années, j’avais entendu parler d’un certain groupe de skaters uniquement composé de filles. J’ai eu la chance de côtoyer quelques unes d’entre elles et je vous présente aujourd’hui, Annie Guglia, qui skate avec les Skirtboarders depuis 2005.

LSTW: C’est quoi exactement, les Skirtboarders?

Annie Guglia: Skirtboarders, c’est un collectif féminin de skateboard né en 2002 qui regroupe des filles de partout à travers le Canada (mais surtout à Montréal) et qui vise à promouvoir la scène féminine de skate dans le but de la rendre « moins marginale ». Ce qu’il faut savoir, c’est qu’avant 2002, les skateuses étaient très rares et relativement mal vues. Les quelques-unes qui ont persévéré et qui ont réussi à percer avaient de la difficulté à obtenir le respect de leurs pairs masculins. Elles avaient également du mal à assumer leur féminité à travers le skate, entre autres parce qu’il n’y avait presque aucun modèle à partir duquel s’inspirer.

C’est pourquoi j’ai l’impression que les regroupements organisés comme The Side Project en Californie, No Limit en Suède, Girl Assault en Argentine, Skate Like A Girl et les Skirtboarders ont été des parties prenantes dans le développement autant cognitif que physique de la scène féminine internationale de skate. Si l’on focusse strictement sur les Skirtboarders, je dirais que cela a permis, d’une part, de démontrer l’existence d’un talent émergent dans le skate au Québec, et d’autre part, de soutenir la relève féminine et de lui donner quelque chose sur quoi s’accrocher. Car même si c’est de moins en moins marginal, c’est toujours intimidant de se pointer dans un skatepark pour la première fois!

LSTW: Qu’est-ce que les Skirtboarders vous apportent?

Annie: Plusieurs choses. Côté « social », je commencerais straight up avec un cliché en disant que l’union fait la force. Parce que c’est la vérité. Pour apprécier le skate, ou à peu près n’importe quoi quant à moi, il faut pouvoir le partager avec d’autres, peu importe le sexe. Faire du skate toute seule, c’est correct, mais quand t’as aucun(e) ami(e) qui en fait, les risques de te décourager et d’abandonner sont assez importants. Les Skirtboarders, c’est une raison de se regrouper pour s’encourager et encourager les autres à persévérer et à s’améliorer. Ensuite, les Skirtboarders, ça nous permet de voyager entre amies, de rencontrer des gens qui ont la même passion que nous.

Ça permet également de véhiculer une image, qui à mon avis est assez positive, de ce à quoi peut ressembler une fille sur un skate. Parce qu’on le sait, les médias ont tendance à montrer les extrêmes dans tout, (par exemple, Avril Lavigne et P!nk), alors que nous sommes des gens normaux! Haha.

Et évidemment, côté skate, c’est certain que ça apporte une visibilité médiatique aux filles qui en font partie, mais aussi aux autres, car la scène féminine de skate est un monde assez petit et tissé serré, donc nous sommes très solidaires entre nous. En ce qui a trait aux médias et aux réseaux sociaux, que ce soit à travers Facebook (10 000 fans), YouTube, notre site Internet (www.Skirtboarders.com) et nos apparitions à la télé, Skirtboarders, c’est un canal assez puissant pour faire la promotion d’événements ou de nouvelles qui ont traits à la scène féminine internationale de skate.

LSTW: Les filles sont-elles bien représentées dans l’univers du skateboard?

Annie: Je dirais de plus en plus, mais c’est encore assez rare qu’une fille apparaisse dans un magazine, et encore plus dans un film. Au Québec, on est chanceuse parce qu’on a un magazine local (Exposé Magazine) qui est très ouvert à couvrir les événements féminins et à sélectionner des photos de filles dans ses numéros.

En ce qui a trait aux films, je dirais qu’il y a très peu de films « de gars » qui intègrent une section « fille ». La plupart des vidéos qui mettent en vedettes des filles sont des films réalisés par des filles. Citons par exemple Villa Villa Cola, le premier film de skate entièrement féminin à ma connaissance, et le nôtre, Skirtboarders : LE FILM, en vente dans tous les bons magasins de skate!

LSTW: Avez vous votre place, vous sentez vous à l’aise dans les endroits style skatepark ?

Annie: Absolument. Quand j’ai commencé à skater par exemple, j’avais 11 ans. À cet âge là, des jeunes ça peut être très méchants les uns envers les autres. Alors ça m’est déjà arrivé de me faire dire de lâcher ça parce que c’est un sport de gars. Mais maintenant, toutes catégories d’âge confondues, les filles sont très bien accueillies dans le monde du skate. Ça fait longtemps en titi que j’ai entendu une histoire de fille qui se fait dégrader parce qu’elle fait du skate, et c’est tant mieux.

LSTW: Combien de membres font partie des Skirtboarders?

Annie: J’espère ne pas me tromper mais je crois qu’on est 14. Mais tsé, il y a tellement de monde qui gravitent autour des Skirtboarders sans nécessairement avoir de profil sur le site Internet, alors c’est difficile de déterminer celles qui en font partie et celles que non.

Et souvent on se fait poser la question, alors je vais y répondre: non, il n’y a pas de « façon » de faire partie des Skirtboarders, pour la simple et bonne raison que nous sommes un groupe d’amies…ce qui implique simplement d’être notre amie! Il n’y a pas de critères par rapport au skate, ni par rapport à la géographie, quand je pense que Renata Ruiz habite au Mexique, Elysha Bastien à Barcelone et Amy Mattes à Vancouver.

LSTW: Quels sont vos projets pour l’avenir avec les Skirtboarders?

Annie: Après le Mexique et la Suède, on aimerait bien se planifier un autre voyage dans un avenir assez rapproché, mais on n’a pas encore de destination officielle. Peut-être l’Argentine, ou bien Barcelone, mais là j’extrapole car vraiment, on n’a aucune démarche d’entamée.

Sinon, Mathilde Pigeon, co-fondatrice et webmaster des Skirtboarders, est actuellement en train de remanier tout notre site Internet pour le rendre plus user-friendly, et pour y intégrer toutes les photos, tous les vidéos et toute l’information concernant les Skirtboarders. C’est déjà en pleine mutation, et ça s’en vient de plus en plus hot, alors c’est à surveiller!

www.Skirtboarders.com

Par Mélisande Gagné

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Dès l’âge de cinq ans, Emmanuelle Blais aimait le sport, surtout le hockey. Elle a joué au niveau universitaire dans la NCAA et chez les professionnelles avec les Stars et...

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