Ce mardi 2 février, Sarah Toussaint-Léveillé lançait son deuxième album dans la lumière tamisée du Matahari Loft, à Montréal. Plus de 3 ans après la sortie de La mal lunée, l’auteure-compositrice-interprète livre « une œuvre de poésie sincère et riche qui invite à fermer les yeux et se coucher à l’intérieur de soi ». C’est d’ailleurs souvent les yeux fermés que la chanteuse de 25 ans a interprété l’ensemble des morceaux qui composent son deuxième album.
Accompagnée de neufs musiciens, l’artiste a dévoilé l’intégralité de La mort est un jardin sauvage, donnant à découvrir des créations plus mûres et plus personnelles. Selon ses propres mots, l’opus met en lumière « la Vie, la Mort, en face à face ». Il raconte « ce que fait naître la mort. La mort des choses. Des êtres. De l’Amour. D’une époque. Ce qui mène à la vie. La naissance, le passage, le deuil ». Les habitués auront reconnu quelques pièces dévoilées lors de précédents concerts tels que Ta tempête, Pas à Pas ou L’Escargot.
Riche d’une tournée de plus de 100 représentations à travers la province, la France, la Belgique, la Suisse et l’Italie, force est de constater que Sarah Toussaint-Léveillé a gagné, dans ses textes et intermèdes, en profondeur et en sobriété. Pour autant, elle n’a rien perdu de l’humour, des mimiques et de la verve qui la caractérise. La jeune femme tient toutes ses promesses et transporte le spectateur par sa voix chaude et ses textes imagés.
Dans la salle, se côtoient anonymes et personnes connues, famille, amis, jeunes, moins jeunes, homos et hétéros. Le moins que l’on puisse dire c’est que le public de Sarah est diversifié. On entend des babillages d’enfants, quelques mots d’anglais, plusieurs accents français et beaucoup de rires. Ce même rire avec lequel la reine de la soirée désamorce les petits malaises, estompent quelques couacs et semble dissimuler une certaine timidité.
« Bienvenue dans mon salon » a-t-elle lancé en montant sur scène. Elle n’aurait pas pu dire mieux. Une centaine de spectateurs avaient ainsi été invités à reléguer leurs bottes d’hiver au vestiaire et à chausser des petites pantoufles de laine « tricotées par un monsieur de 89 ans » avant de se trouver une place sur les fauteuils dépareillés, coussins de sol et autres tapis disposés devant la scène.
Le regard pétillant, Sarah Toussaint-Léveillé n’était pas vraiment en concert. Elle nous a plutôt convié à un « petit bœuf » entre amis – expression que les français utilisent pour décrire ces séances informelles d’improvisation musicale. Ce genre de moment chargé des émotions et de la sincérité qu’on ne s’accorde qu’avec ceux qu’on aime et qu’on respecte.
Comme à la maison… Pari réussi donc.
L’album sera disponible en magasin et sur iTunes à partir du 5 février.
Par Claire Gaillard