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Une rencontre… Une étincelle et tranquillement une histoire se développe, pleine de passion et d’euphorie. Mais, parfois, l’amour peut susciter une peur ou une angoisse dans le cœur d’une (ou plusieurs) des partenaires. C’est la jalousie. Primordiale pour le bien-être du couple selon certaines, maladie incurable qui tourmente le couple vers un puits sans fond pour d’autres. Comment l’identifier et, surtout, la comprendre?

Il est difficile d’établir clairement une définition de la jalousie en raison de sa complexité. Il existe plusieurs stades de jalousie. Certaines sont décrites comme saines, tandis que d’autres peuvent être dommageables. En règle générale, les professionnels s’entendent pour définir la jalousie, dans le cadre d’une relation amoureuse, comme la peur, l’angoisse ou l’insécurité reliée à la perte de sa place privilégiée auprès de l’être aimé.

Jalousie, envie et possessivité : tous synonymes?

L’ouvrage La jalousie n’est pas une preuve d’amour souligne l’importance de considérer la jalousie comme un sentiment qui provient de la personne jalouse et non de la partenaire. C’est un problème individuel et non de couple. De plus, il y est expliqué que la jalousie est souvent le symptôme d’un problème plus profond.

L’envie s’apparente au désir d’avoir quelque chose qu’on ne possède pas, par exemple, envier une amie qui a un plus grand réseau social lesbien. Il s’agit donc d’un élément manquant pour soi, contrairement à la jalousie qui se caractérise par la peur de perdre quelque chose qu’on a déjà ou quelque chose qu’on a déjà eu et qu’on aimerait retrouver.

La possessivité se caractérise par le besoin de s’approprier l’exclusivité d’une personne et de tout faire pour ne pas la perdre. Cela peut parfois même aller jusqu’à empêcher l’autre de s’exposer, selon son point de vue, à des dangers potentiels. Sasha, 22 ans, explique : « Je suis incapable de laisser ma copine sortir avec ses amies dans une soirée lesbienne, c’est certain qu’elle va se faire cruiser et je ne peux pas le supporter. » De plus, cette possessivité peut aller jusqu’à désirer être la seule et unique source d’amour pour une personne. Plus la jalousie est intense, plus la possessivité risque d’entrer en jeu.

Jalousie : son pays d’origine

L’estime de soi est souvent la première cause soulevée par les études sur le sujet. Le manque d’estime de soi provoque la peur d’être insuffisante pour la partenaire et d’être facilement remplaçable par toutes autres personnes qui s’avèrent meilleures que soi (le gazon est plus vert chez les voisins). Il amène le sentiment d’être incapable de pouvoir gagner le cœur de sa douce si une rivalité survient. Jasmine 38 ans, explique : « À chaque fois que je me compare avec les autres, je le vois bien qu’elles ont toutes un talent ou quelque chose que je n’ai pas. Parfois, je me demande pourquoi ma blonde est avec moi. »

Une autre cause possible est l’idéalisation de l’être aimée : lorsque la personne croit que sa partenaire est exceptionnelle et irrésistible et peut être désirée par toutes. Cela peut créer un sentiment de jalousie et de méfiance envers toutes autres personnes qui s’en approchent, peu importe le genre (femme ou homme).

De plus, une personne jalouse peut dire : « J’ai confiance en elle, mais pas en les autres » ce qui soulève une peur des intentions des autres face à leur blonde. Par contre, les autres ne font pas partie de la relation et n’ont aucune responsabilité sur les modalités et limites du couple. La partenaire peut se défendre et choisir de répondre ou pas aux avances.

Jusqu’où cela peut-il mener?

Les personnes jalouses peuvent devenir de grands détectives. Mais attention, les recherches finissent majoritairement par une découverte, sinon, l’absence de preuve peut semer un doute. Julie, 31 ans, explique : « Si je ne trouve rien, je suis certaine qu’elle efface ses traces ». La personne jalouse est souvent insatiable quand il s’agit de trouver de quoi confirmer ses peurs (réelles ou pas) et il est difficile de la convaincre du contraire. Peu importe les confirmations qu’il n’y a pas de rivalité ou de danger, cela peut être pris comme une forme de cachotterie.

Une des conséquences possibles est la confirmation de la plus grande peur : le départ de l’autre. Les personnes vivant avec une jalouse peuvent le tolérer ou l’apprécier, mais lorsque cette jalousie devient excessive, elle peut être insupportable pour le bien-être mental et physique de la partenaire. Camille, 19 ans, explique : « Je l’aimais vraiment beaucoup, mais j’étais plus capable de voir mes amies, ni ma famille, ni personne. C’était difficile, mais j’ai dû la laisser. Elle n’a pas compris pourquoi. D’ailleurs, elle croit encore que je l’ai trompée. »

Sinon, une détérioration de la relation de couple peut subvenir due aux contraintes liées au contrôle, à la surveillance et aux accusations. La partenaire pourrait commencer à reconfigurer ses comportements pour éviter les épisodes de jalousie. Dans le monde virtuel qui nous entoure, les formes de harcèlement dues à la jalousie se sont diversifiées.

Dans les cas de jalousie extrêmes, cela peut engendrer de la violence conjugale, car elle est l’une [j’ai ajouté « l’ »] des composantes de la violence psychologique. Il faut faire attention : quand on parle de violence, c’est souvent parce que la jalousie s’accompagne d’actes de violence physique et psychologique. Pour plus d’informations et pour comprendre les éléments de la violence conjugale, consulter le site internet du Centre de solidarité lesbienne (CSL).

Saine, la jalousie?

La majorité des écrits relate que la jalousie est malsaine et qu’il est très rare qu’elle soit saine. Parmi eux, certains expliquent même qu’elle peut être remplacée par une multitude d’émotions qui démontrent un attachement sans créer une peur de perdre l’autre.

Chantal, 42 ans, perçoit la jalousie comme normale et même souhaitable, mais dans un cadre raisonnable. Elle ajoute : « Lorsqu’une femme m’aborde, ma copine vient aussitôt me prendre par la taille pour montrer à la rivale qu’elle existe. C’est un jeu entre nous. J’adore lorsqu’elle fait ça, ça me démontre qu’elle tient à moi. »

De plus, la jalousie peut être justifiée par l’arrivée d’un événement allant à l’encontre des limites du couple. Karine, 39 ans, explique : « Je n’ai jamais vraiment été jalouse. C’est réellement lorsque j’ai découvert que ma blonde me trompait que cela est arrivé soudainement. Je ne lui faisais plus confiance et j’avais peur de la perdre. J’ai commencé à la surveiller. » Mais, en général, cette jalousie est ponctuelle et la situation problématique se règle, contrairement à d’autres formes de jalousie plus généralisée, telles que celles décrites plus haut.

Et ensuite?

Une jalousie considérée comme saine ne constitue pas un problème en soi. Par contre, lorsque cette jalousie provoque des souffrances dans le couple, il peut être important de se poser des questions sur la confiance que la personne jalouse se donne et créer des dialogues pour régler ou enrayer les sentiments douloureux. La confiance en soi se développe et n’est jamais parfaite, mais un peu d’amour pour soi prévient plusieurs de ces souffrances.

Par Marjolaine Landry

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