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Septembre s’est installé depuis quelques temps déjà et, qui dit rentrée culturelle, dit World Press Photo. L’exposition annuelle soulignant le travail des plus audacieux photojournalistes du moment bat son plein dans le Vieux-Port, proposant au Tout-Montréal une rétrospective coup-de-poing loin du cliché. Retour sur l’incontournable de la saison qui laisse sans voix et porte à réflexion.

Pour une dixième année consécutive, la prestigieuse exposition au contenu aussi fascinant que dérangeant s’arrête dans la métropole. Une sélection de 150 œuvres qui choque, surprend, émeut, captive, s’immortalise dans la mémoire collective. Passant en revue l’actualité de 2014, 42 artistes originaires de 17 pays ont été méticuleusement sélectionnés par un jury présidé par Michele McNally, rédactrice en chef adjointe du New York Times.

/ Le cliché gagnant

Parmi les lauréats, c’est au Danois Mads Nissen que reviennent les grands honneurs. Récipiendaire du premier prix 2015 du World Press Photo, l’artiste nous propose un portrait saisissant représentant un couple russe homosexuel mis à nu dans son quotidien. L’œuvre transcende autant par sa puissance que par sa transparence et sa pureté. Ce moment d’intimité entre les deux hommes devient pour le spectateur un don d’une rareté absolue.

Saisie dans un appartement de Saint-Pétersbourg, la scène a été capturée dans le cadre d’un photoreportage sur l’homophobie dévastatrice qui ravage le pays.

La beauté de la « photo de l’année » est renforcée par cette impression de lueur traversant une petite chambre plongée dans la pénombre. De par la sensibilité qui s’en dégage, on s’éloigne de la traditionnelle image photojournalistique pour se diriger vers quelque chose qui se rapproche presque du lyrisme.

/ Only in Montréal

Comme ce fut également le cas lors des éditions antérieures, une section en marge du reste de l’expo se tient aussi cette année. À l’instar de leurs consœurs, ces quelques œuvres ne voyagent pas d’une ville à l’autre mais demeurent bien ancrées à Montréal. Dans un premier temps, un regard sur les inégalités sociales et économiques dans le monde, vu par Oxfam Québec.

Ensuite, un projet de Wapikoni mobile qui propose 16 photos et vidéos prises par des artistes issus de communautés autochtones, incluant le rappeur Samian. Puis, on termine ce circuit d’exclusivités montréalaises avec Deadline de Will Steacy, profonde critique du déclin de la presse écrite.

L’exposition World Press Photo Montréal est présentée jusqu’au 27 septembre au Marché Bonsecours, dans le Vieux-Port. Rappelons que l’édition 2014 de l’événement avait attiré plus de 45 000 visiteurs. Une autre preuve criante que le journalisme n’est pas sur le point de s’éteindre.

http://www.worldpressphotomontreal.ca/

Par Laurianne Désormiers

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